
La fusion nucléaire se présente comme une alternative plus écologique et nettement plus efficace à la fission. Selon l’IAEA (Agence internationale de l’énergie atomique), elle produit quatre fois plus d’énergie que cette dernière. Par ailleurs, elle ne rejette aucun déchet radioactif et utilise des ressources pratiquement inépuisables, notamment le deutérium. Toutefois, il n’est pas encore possible actuellement de mettre en service une centrale à fusion inertielle commerciale. Cela en raison de l’instabilité du plasma, de la quantité exceptionnelle d’énergie nécessaire à sa formation et des dépenses liées à la construction des réacteurs. Pour limiter les coûts, TAE Technologies a développé un dispositif baptisé Norm, moins complexe et plus compact que les tokamaks classiques.
Un plasma formé essentiellement par injection de particules neutres
Contrairement aux réacteurs classiques qui comprennent différents éléments, tels que des tubes de quartz, et utilisent des collisions supersoniques, Norm est capable de produire un plasma uniquement grâce à l’injection de faisceaux de particules neutres (NBI). Ce qui a permis à TAE Technologies de réduire grandement sa taille par rapport au Norman (un précédent prototype), ainsi que sa complexité et, par conséquent, le coût de sa fabrication. Concernant le nouveau dispositif, Toshiki Tajima, le directeur scientifique de l’entreprise, a déclaré que de nombreuses expériences ont déjà été réalisées. Afin de former du plasma essentiellement à l’aide de l’injection de faisceaux de particules neutres, mais elles ont échoué. Selon lui, ce sont les innovations de TAE Technologies qui ont permis d’aboutir à ce résultat.
Un plasma stable et une puissance de fusion particulièrement élevée
Si Norm est en mesure de former un plasma en utilisant uniquement le NBI, il est également capable de le stabiliser. Pour ce faire, TAE a opté pour la configuration à champ inversé (FRC), une méthode de confinement sur lequel est basée sa technologie. Également pour un système avancé d’accélérateur de particules, des alimentations électriques spécifiques et des contrôles de rétroaction en temps réel. Ces divers éléments, notamment l’architecture FRC, ont permis de former un plasma stable qui s’auto-organise et qui crée son propre champ magnétique au centre du dispositif. Au niveau des performances et des coûts, la configuration à champ inversé est capable de générer une puissance de fusion 100 fois supérieure à celle des tokamaks et limite les dépenses, en réduisant l’utilisation d’aimants pour le confinement.
Vers la conception d’un prototype de réacteur de nouvelle génération
Grâce à Norm et ses importantes avancées dans le domaine de la fusion nucléaire, TAE Technologies prévoit de se lancer dans la conception d’un prototype de réacteur appelé Copernicus. Ce dernier intégrera des composants similaires à ceux du dispositif actuel et aura pour rôle de mettre en lumière les gains énergétiques pouvant être réalisés par un dispositif FRC jusqu’à la fin de cette décennie.
Après Copernicus, la société californienne projette de construire un premier prototype de centrale à fusion inertielle, baptisé Da Vinci, vers le début des années 2030. Il est à noter que l’entreprise américaine se focalise sur le développement de technologies destinées à la fusion d’hydrogène-bore, qu’elle considère comme la solution la plus propre et la plus durable. Plus d’informations sur Norm sur tae.com. Le domaine de la fusion nucléaire est en constante évolution, ce projet verra-t-il le jour ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .